La société crétoise traditionnelle dont l’exposition du Musée présente les réalisations artisanales commence à se former il y a environ 1000 ans, abandonnant derrière elle les modèles de l’antiquité. Durant les 250 premières années, revenant dans le sein de l’empire grec de Byzance, elle se modèle sur de nouvelles formes de civilisation qu’elle adopte, avec quelques singularités dues au tempérament de son peuple.
En 1205, cette société organisée selon un système féodal libéral est de nouveau asservie, pour 700 longues années, durant lesquelles sont abolis les privilèges, la justice, l’éducation, la hiérarchie de l’église orthodoxe, le commerce, les échanges maritimes.
En dépit des incessantes insurrections et rébellions, les Crétois instaurèrent une société libérale et sans classes, avec des droits égaux pour tous, caractérisée essentiellement par le respect de l’individu, homme ou femme. Cette organisation, malgré son apparente structure patriarcale, est en réalité régie par une souple influence matriarcale, ainsi qu’on l’observe également dans les populations de plusieurs îles de l’Égée.
EXPOSITION SYMBOLIQUE EN HOMMAGE À A. LEROI-GOURHAN
Puisque, dans une société de tradition orale, extrêmement rares sont les preuves matérielles de l’expression intellectuelle, nous mentionnons au début des vitrines consacrées à l’organisation sociale, d’une manière symbolique et en guise d’hommage au plus grand anthropologue et ethnologue européen, le Français André Leroi-Gourhan, trois unités ayant pour titres ses trois principaux ouvrages -
L’Homme et la Matière
,
le Geste et la Parole
,
Environnement et Techniques-
et résumant ses recherches et ses observations sur les principales étapes de l’homme vers la civilisation.
Nous avons choisi dans nos archives des photographies de la Crète illustrant chacun de ces titres.
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